12 juillet 2011

Échos de rien

Échos de rien chuchotant que faire, radiation-chaos.
Hot & Cool écrivent incolore, supernova sexuelle lovée
dans la mort sans phrase.

Claude Pélieu, La rue est un rêve, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1989, p.65

Rien en vue

Le quotidien? (Pas vendu une peinture depuis un an.
Rien en vue avec les éditeurs) Plus rien dans le miroir.
Uniquement le clignotement bleuté de la télé, et ce qu'on
dit aux uns, aux autres, comme ça, histoire de ne pas
perdre le fil. Le fil de quoi? Le non-savoir de tous.
Tous irradiés dans le tout-à-l'égout de la vie.
Alors, se taire, partout, nulle part.

Claude Pélieu, La rue est un rêve, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1989, p.55

RIEN, NO FUTURE

Rien n'est plus réel --- on ne peint pas la misère, l'ennui,
la colère, la maladie, le look-hémorragie --- on ne décrit
pas les méduses totalitaires, ni leurs gélatines
idéologiques --- sur toute la terre un seul mot: RIEN,
NO FUTURE.
Alors rire, danser avec les mecs qui se font horreur,
``Formats musicaux`` & programmes télévisés de
l'Industrie du Spectacle. NEW WAVE, NOVO BLITZ
--- RADIO BANQUISE & RADIO MANDARINE ne
répondent plus.

Claude Pélieu, La rue est un rêve, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1989, p.54

25 juin 2011

Rien à voir

Rien à voir avec le tag gribouillé à la bombe aérosol, le documentaire Streetart, une rébellion éphémère. Ce dernier suit une dizaine d'artistes dans les rues de Berlin, de Paris, de Vienne et de Moscou.

Émilie Folie-Boivin, "
Choix télé du dimanche 26 juin - Un musée à ciel ouvert", Le Devoir, Montréal, 25 juin 2011

un écran ne montre rien

Au centre de la salle, un écran ne montre rien, sinon des sous-titres. Uniquement. L'ambiguïté se double d'un malaise, comme si on voulait, ou devait, comprendre à la fois la source des bruits de chantier et la teneur de ces phrases qui défilent au rythme de n'importe quel classique du cinéma.

Jérôme Delgado, "Redoutables trompe-l'ouïe", Le Devoir, Montréal, 25 juin 2011


10 juin 2011

sans rien vous dire

"Nous ne savons donc presque rien? cependant combien d'écrits dont les auteurs ont tous prétendu savoir quelque chose! Je ne devine pas pourquoi le monde ne s'ennuie point de lire et de ne rien apprendre, à moins que ce ne soit par la même raison qu'il y a deux heures que j'ai l'honneur de vous entretenir, sans m'ennuyer et sans rien vous dire."

Denis DIDEROT, à la fin de la Lettre sur les aveugles