29 novembre 2008

sans rien faire

Elle restait là, toujours recroquevillée, attendant, sans rien faire.


Nathalie Sarraute, Tropismes, chapitre V, les éditions de minuit, 2007, p.34

26 novembre 2008

Rien d'autre, rien de plus

La salle avait un éclat souillé et froid, les garçons circulaient trop vite, d'un air un peu brutal, indifférent, les glaces reflétaient durement des visages fripés et des yeux clignotants.
Mais ils ne demandaient rien de plus, c'était cela, ils le savaient, il ne fallait rien attendre, rien demander, c'était ainsi, il n'y avait rien de plus, c'était cela, "la vie".
Rien d'autre, rien de plus, ici ou là, ils le savaient maintenant.
Il ne fallait pas se révolter, rêver, attendre, faire des efforts, s'enfuir, il fallait juste choisir attentivement (le garçon attendait), serait-ce une grenadine ou un café? crème ou nature? en acceptant modestement de vivre – ici ou là – et de laisser passer le temps.


Nathalie Sarraute, Tropismes, chapitre XVI, les éditions de minuit, 2007, p.100

24 novembre 2008

la véritable intelligence

"Il paraissait certain, quand on ouvrait la porte et qu'on voyait l'escalier, [...] il paraissait certain qu'il fallait le plus longtemps possible -- attendre, demeurer ainsi immobile, ne rien faire, ne pas bouger, que la suprême compréhension, que la véritable intelligence, c'était cela, ne rien entreprendre, remuer le moins possible, ne rien faire."


Nathalie Sarraute, Tropismes, chapitre V, les éditions de minuit, 2007, p.35

15 novembre 2008

La vie ne vaut rien

"La vie ne vaut rien. Mais rien ne vaut la vie."

André Malraux

10 novembre 2008

Goin' nowhere fast

Nothing's strange as when it seems
You're living out all your worst possible dreams
Goin' nowhere fast


Beck, chanson Goin' nowhere fast, cassette "fresh meat and old slabs", 1993

04 novembre 2008

Rien pour demain

« Rien pour demain, rien pour hier, tout pour aujourd'hui. »

- Francis Picabia

02 novembre 2008

Danielle Collobert va et vient

Venue cognée contre son mur
partie marcher comme on s'achève
venue rire à côté de vous
allée dormir comme on se jette
venue pour essayer les mots
partie hurler sans rien vous dire
venue jouir pour qu'on l'absente
allée mourir que ça se taise

et maintenant plus jamais là
tremblante face aux mots qui la regardent


poème "Danielle Collobert va et vient" de Ludovic Janvier, La mer à boire, Gallimard, 2006, P.85